Considérée comme progressiste, libérale et même en avance sur son époque, la constitution dominicaine de 1963, proclamée le 29 avril de cette même année, a été la première constitution post dictature de Trujillo.
Après la fin de la dictature de Rafael Leonidas Trujillo en 1961, le peuple dominicain conquiert peu à peu la démocratie, la libre organisation et l'expression des idées. Cependant la réalité a rapidement changé lorsque les États-Unis sont intervenus en République Dominicaine, dans le but de réduire la force de la révolution cubaine dans la région.
C'est dans ce contexte que sont célébrées les élections générales le 20 décembre 1962, le vainqueur, Juan Bosch, obtient également la majorité au Congrès National.
La convocation aux élections des représentants de l'Assemblée de Révision de la Constitution, n'a pas établi de limitations comme c'était généralement le cas avant, ce qui a permis de travailler sur un nouveau texte constitutionnel et pas seulement sur des réformes partielles.
Parmi les avancées importantes figurant dans la constitution de 1963, on peut noter :
L'élargissement des libertés publiques ;
Le droit pour les ouvriers de participer aux bénéfices des entreprises qui les emploient;
La liberté syndicale ;
L'interdiction du latifundium et l'octroi du droit à la terre pour les paysans ;
Le droit au logement ;
La reconnaissance de la pleine capacité civile de la femme dominicaine ;
L'attribution à l'État dominicain le droit exclusif d'organiser, d'inspecter et de surveiller le système scolaire (une source de conflit permanent avec l'Eglise Catholique Dominicaine) ;
L'interdiction de la ré-election du président et du vice-président ;
L'égalité de droits entre les enfants.
C'est ainsi que cette constitution s'est érigée comme la plus avancée de toute l'histoire républicaine dominicaine, mais elle a eu pour conséquence dramatique le coup d'état contre le président Juan Bosch, la révolution d'avril 1965 et l'intervention militaire des États-Unis.
Sur la photo: le président de l'assemblée Rafael Molina Ureña lit le texte de la nouvelle constitution, en présence du président Juan Bosch.
Source: Écrit d'Aquiles Castro, Fondation Juan Bosch